PROPULSION PHOTONIQUE, EFFET SUR a

CAS : POUSSEE INERTIELLE CONSTANTE

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Des études d'optimisation, concernant l'orientation optimale de la normale à une voile solaire plane font apparaître les difficultés d'un pilotage continu de la voile. Nous envisageons donc l'étude d'un pilotage simplifié, consistant à garder le plus longtemps possible une poussée d'orientation galiléenne fixe, pouvant déboucher sur une mise en œuvre facile, mais bien sûr non optimale.

V. Béletski spécialiste russe éminent de mécanique spatiale a dans son ouvrage "Essais sur le mouvement des corps cosmiques" aux Editions Mir Moscou, redonné vie à un vieux problème oublié, celui du mouvement d'un satellite dans un champ newtonien soumis de plus à une perturbation d'intensité et de direction constante dans un repère inertiel.

L’étude porte essentiellement sur une approche analytique du problème, avec confirmation numérique.

I PRESENTATION :

1°) Loi de pilotage simplifiée et hypothèses :

Comme Béletski nous adoptons comme hypothèse, avec une bonne approximation sur quelques jours, qu'on peut considérer la direction du soleil par rapport à la terre comme invariable dans le repère inertiel, tout comme le flux lumineux. La direction des rayons incidents sera notée par le vecteur unitaire .

Ainsi si nous supposons la voile orientée par une normale à direction inertielle fixe, la force photonique perturbatrice F créée sur le voilier solaire est un vecteur constant. Nous sommes donc bien dans le cadre du "vieux problème" de Béletski.

CAS ENVISAGE: Orbite de départ elliptique de foyer O, caractérisée par a et e, située dans l'écliptique.

Etude limitée dans un premier temps à l'évolution du grand axe, de manière à dégager des idées directrices simples.

NB: Nous nous limitons au cas d'une orbite dans l'écliptique et au cas particulier du soleil dans le plan orbital dont la position est caractérisée par l'angle s mesuré à partir de l'axe focal.

On rappelle que la force photonique dans le cas d'une réflexion spéculaire parfaite s'exprime par

La condition nécessaire d'éclairement de la bonne face de la voile est

2°) Etude préliminaire mécanique :

L'étude de la trajectoire peut être entreprise en considérant l'accélération photonique comme une accélération perturbatrice petite agissant sur des durées très longues.

A chaque instant on identifie les caractéristiques essentielles de la trajectoire perturbée à ceux de la trajectoire képlérienne non perturbée, appelée aussi osculatrice ( c'est à dire soumise, à compter de cet instant, à la seule accélération centrale due au champ de gravitation newtonien en 1/r ).

Il en sera ainsi du demi grand axe a de l'ellipse osculatrice et de l'excentricité e.

Nous savons que si V désigne la vitesse et r le rayon vecteur mesuré depuis le corps central l'énergie spécifique E ( par kg envoyé ) vaut :

L'énergie totale mécanique est, on le rappelle, Em=T + U = mE:

Le théorème de l'énergie cinétique indique que la différentielle de l'énergie cinétique est égale à la somme des travaux élémentaires de toutes les forces en jeu sur le satellite. Ici ces forces se réduisent à 2, la gravitation et la poussée photonique du moins dans le cas simplifié qui nous intéresse.

Après intégration, compte tenu du vecteur F constant, il vient une intégrale première du mouvement :

et

Finalement tous calculs effectués, il vient la dérivée du demi grand axe par rapport au temps:

On obtient ainsi, en intégrant exactement la dérivée de a, une relation géométrique intéressante car n est constant

et en supposant l'évolution de a lente , la variation du demi grand axe Da, sur le parcours curviligne AB

Exemple : orbite GTO, a=24600 km, e=0.717, m=100 kg, S = 100 m², rendement r = 0.8, Soleil défini par l'angle s = 270°, utilisation de la poussée photonique sur la demi ellipse supérieure de manière à optimiser le produit scalaire

CAS LE PLUS FAVORABLE : Le soleil est à la verticale du périgée et la normale n est parallèle au grand axe. Dans ces conditions le gain est maximal et vaut 800 m/tour.

Etude particulière de l'effet de la traînée et comparaison:

Par exemple, pour un lancement par Ariane V, nous savons que le périgée de l'orbite GTO est situé vers 620 km du sol terrestre, altitude où les effets de la traînée atmosphérique, même sur un voilier, sont plutôt faibles.

Pour nous rassurer nous simulons l'effet de la traînée entre les altitudes 600 et 100 km.

Les résultats d'une simulation donnent : Taux de descente du périgée Drp(600 km) = - 90 m/jour

Temps de vol avec traînée: environ 1200 secondes

Taux de diminution du grand axe Da(600 km) = 140 m/tour = 320 m/jour

A 650 km la perte n'est plus que de 63 m/jour.

A 700 km la perte n'est plus que de 23 m/jour.

II RESULTATS :

1°) CONCLUSION ETONNANTE :

Avec une poussée photonique constante , la variation de la longueur du grand axe, sur un circuit fermé, est nulle en hypothèse képlérienne. Ce résultat avait été énoncé semblablement par V. Béletski qui indiquait pour les orbites képlérienne, que la variation du grand axe était négligeable.

Par contre l'excentricité varie, ce qui conduit à une variation du périgée ce qu'il nous faudra étudier plus tard.

2°) PILOTAGE SIMPLE PROPOSE :

Si l'on veut obtenir uniquement un gain d'énergie ou encore une augmentation du grand axe, il faut laisser agir la force photonique constante dans toute la partie de la trajectoire où le travail élémentaire de la force photonique dW = F.V dt , ce qui est pour le moins évident.

On limitera donc l'action de la force constante à la portion délimitée par les points A et B de la trajectoire où la vitesse est normale au vecteur n, il n'y a que ces deux points A et B sur une ellipse qui répondent à cette condition

1 - La voile est maintenue dans une attitude fixe par rapport au repère inertiel, par exemple toujours normale aux rayons incidents ( facilité de repérage d'attitude par rapport au soleil par un senseur solaire ).

2 - Navigation entre A et B sur la portion de l'ellipse avec lumière arrière. On profite donc de l'augmentation du grand axe.

3 - Manœuvre en A et B pour disposer la voile en drapeau par rapport au rayons du soleil, le grand axe n'évolue plus. Navigation lumière de face et voile en drapeau.

4 - A l'approche du périgée, mise en drapeau par rapport à la vitesse au périgée, pour éviter un freinage aérodynamique excessif Autant dire avec la normale parallèle au grand axe.

Remarque:

Le maximum de croissance Da de a sur un tour est donné par la formule simple ci-dessous:

RESULTAT OPTIMISE :

Une étude géométrique donne la fonction f = AB(a)*cos[d(a] après avoir remarqué que d est fonction de a :

Fournissant ainsi l'accroissement maximum du demi-grand axe a, n désigne le moyen mouvement et a la direction des rayons solaires:

Gain sur le grand axe en m/période ou m/tour. Pilotage optimisé pleine lumière arrière, avec les rayons solaires faisant l'angle s=a avec la direction du périgée. F=rF0r est le rendement

On retrouve naturellement un maximum maximorum si a = 0.

RESULTAT GENERAL NON OPTIMAl :

Pour une position quelconque inertiellement fixe de la voile définie par a et un soleil en position quelconque définie par s, le gain maximum sur le grand axe. 

Gain sur le grand axe en m/période ou m/tour. Pilotage optimisé quelconque, avec les rayons solaires faisant l'angle s avec la direction du périgée et la voile orientée par a , la propulsion est utilisée entre A et B de la portion rouge de l'orbite. Ailleurs la voile est en drapeau

  

Guiziou Robert janvier 2003